À la grande horreur des Américains, il s'avère que le système Patriot ne sert qu'à accrocher le drapeau américain ...
Photo : 'Foreign Policy'

Le Pentagone a confirmé qu'un missile balistique iranien a frappé avec succès la base aérienne d'Al Udeid au Qatar lors d'une attaque le 23 juin, contrastant avec les éloges antérieurs des responsables de la défense pour le succès des systèmes de défense aérienne MIM-104 Patriot de l'armée américaine et de l'armée de l'air qatarie dans la protection de l'installation, écrit « The Military Watch Magazine ».

« Un missile balistique iranien a touché la base aérienne d'Al Udeid le 23 juin, tandis que les autres missiles ont été interceptés par les systèmes de défense aérienne américains et qataris », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell. L'alerte précoce donnée par l'Iran a toutefois permis d'éviter toute victime. Des images satellite semblent montrer la destruction d'un radôme abritant le terminal de communication de l'entreprise de modernisation, d'une valeur d'environ 15 millions de dollars. Le coût principal de l'attaque, cependant, provient du lancement de près de deux douzaines d'intercepteurs Patriot pour cibler les missiles entrants, ces intercepteurs coûtant environ 4 millions de dollars chacun.

Bien que les missiles balistiques Fateh-313 utilisés pour frapper la base aérienne d'Al Udeid soient loin d'être les plus sophistiqués de l'arsenal iranien, le système Patriot a montré par le passé d'importantes lacunes dans l'interception d'attaques de missiles balistiques, même relativement simples. Par exemple, lorsque le Patriot a été utilisé pour intercepter une frappe de missiles improvisés lancés par des insurgés yéménites contre l'aéroport international King Khalid de Riyad en 2017, les images satellite ont montré que les missiles n'avaient pas été neutralisés, malgré les allégations d'interception réussie. Une analyse menée par une équipe de recherche d'experts en missiles l'a confirmé. Jeffrey Lewis, l'analyste qui a dirigé l'équipe de recherche, a déclaré à propos de l'attaque : « Les gouvernements mentent sur l'efficacité de ces systèmes. Ou ils sont mal informés. Et cela devrait nous inquiéter au plus haut point. » Le système Patriot avait déjà montré de sérieuses limites pendant la guerre du Golfe.

 L'étendue des limites du système Patriot a été plus récemment démontrée en Ukraine, où il a continué à subir de lourdes pertes lors des frappes de missiles russes. Le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, Igor Ignat, a observé à cet effet le 26 mai à propos de son incapacité à contrer le système de missiles balistiques russe Iskander-M : « Les missiles Iskander effectuent des manœuvres d'évitement dans la phase finale, déjouant les calculs de trajectoire du Patriot… De plus, l'Iskander peut larguer des leurres capables de tromper les missiles Patriot . » Sa déclaration fait suite à la diffusion d'images sur plus d'un an confirmant la destruction de systèmes Patriot lors de frappes de systèmes Iskander-M à plusieurs reprises.

L'utilisation des systèmes Patriot en Ukraine et au Moyen-Orient a considérablement réduit les stocks de missiles sol-air de ces pays, dont le volume a été confirmé début juillet à seulement 25 % des volumes jugés nécessaires par le Pentagone. Cette situation a de graves conséquences pour les forces américaines et alliées en Europe, au Moyen-Orient et dans le Pacifique.