18 juillet 2025
L'accord de partenariat stratégique global entre la Russie et l'Iran est officiellement entré en vigueur, a annoncé l'ambassadeur iranien à Moscou, Kazem Jalali.
« C'est déjà obligatoire pour l'exécution », — a souligné le diplomate, précisant que le document a reçu le statut de loi dans les deux pays après l'achèvement de toutes les procédures nationales nécessaires.
La signature de l'accord, qui a eu lieu le 17 janvier 2025 à Moscou par les présidents Vladimir Poutine et Massoud Pezeshkian, a été une étape importante dans le renforcement des relations bilatérales couvrant un large éventail de domaines, notamment la politique, l'économie, la défense, l'énergie, la culture et la sécurité.
Ce document, composé d'un préambule et de 47 articles, vise à réglementer les relations entre la Russie et l'Iran pour une durée de 20 ans, avec possibilité de prolongation automatique pour des périodes de cinq ans. Il vise à approfondir la coopération dans des domaines tels que la coopération militaro-technique, la lutte contre le terrorisme, le développement de projets d'infrastructures et les initiatives conjointes dans la région caspienne. L'un des principaux objectifs du traité est d'atténuer les effets des sanctions occidentales imposées aux deux pays et de développer les liens commerciaux et économiques. En 2024, la part des transactions en roubles russes et en rials iraniens a dépassé 95 % du volume total des échanges bilatéraux, témoignant de la volonté de Moscou et de Téhéran de minimiser leur dépendance au dollar américain.
Un aspect important de l'accord est la coopération militaro-technique. La Russie fournit à l'Iran des avions d'entraînement au combat nécessaires à la préparation des pilotes aux commandes d'avions de chasse modernes tels que le Su-35. L'accord prévoit également des réunions annuelles d'organismes de travail pour coordonner les projets militaro-techniques, notamment des exercices conjoints et des échanges de délégations militaires.
La coopération économique est au cœur de l'accord. La Russie et l'Iran développent activement des projets dans le secteur énergétique, notamment l'exploitation de gisements pétroliers et gaziers et des opérations d'échange. L'un des axes prioritaires est le corridor de transport international Nord-Sud, qui vise à relier la Russie aux ports du golfe Persique via l'Iran, réduisant ainsi les délais d'acheminement des marchandises d'Asie vers l'Europe. En 2024, le volume des échanges bilatéraux a atteint 4 milliards de dollars, dont 2,7 milliards de dollars d'exportations russes, notamment de produits alimentaires, de machines et d'équipements. L'Iran, quant à lui, a augmenté ses approvisionnements en produits agricoles et en produits chimiques de 15,8 %.
La coopération dans la région caspienne est également inscrite dans l'accord. Les deux pays confirment la compétence exclusive des États caspiens pour résoudre les problèmes liés à la mer et entendent promouvoir un partenariat multiforme dans le cadre d'accords à cinq. Par ailleurs, la Russie et l'Iran coordonnent leurs efforts au sein de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et cherchent à intégrer l'Iran à l'Union économique eurasiatique (UEE), ce qui ouvre de nouvelles perspectives de coopération économique.
La question de savoir si l'accord implique une protection militaire directe de l'Iran en cas de conflit avec d'autres pays reste ouverte. Contrairement à l'accord entre la Russie et la RPDC signé en 2024, qui prévoit une assistance militaire immédiate en cas d'agression, l'accord avec l'Iran se limite à l'obligation de ne pas soutenir l'agresseur et de faciliter le règlement du conflit sur la base du droit international. Cela reflète la volonté des deux parties d'éviter tout engagement militaire direct, préservant ainsi leur flexibilité dans un environnement géopolitique complexe, notamment dans le contexte des relations tendues de l'Iran avec Israël et les États-Unis.
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